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trente-six

Ton laurier perd sa mâle sève,
Ô maître, par ses flancs ouverts.
Reviens, comme un dieu qui se lève,
Pour guérir ceux qui te sont chers,
Abriter sous tes rameaux verts
Le martyre de la Pensée
Que déchirent ces noirs hivers.
Où dors-tu, grande ombre d’Alcée ?

Envoi.

Que ton courroux brûle mes chairs !
Donne-moi ta haine amassée
Sur la terre et dans les enfers.
Où dors-tu, grande ombre d’Alcée ?


Décembre 1861.