Page:Banville - Œuvres, Le Sang de la coupe, 1890.djvu/225

Cette page a été validée par deux contributeurs.
215
ballades joyeuses

X

Ballade
pour célébrer les pucelles

Puisque Paris, fou de poudre de riz,
Veut qu’on se plâtre en manière de cygne,
Et qu’il a fait ses plaisirs favoris
De ces gotons qui se peignent un signe,
Je tourne bride et change ma consigne.
Loue avec nous, Amour, méchant garçon,
La gerbe d’or qui sera ta moisson ;
Viens, lorsqu’on suit les saintes jouvencelles
Qui vont tressant leurs voix à l’unisson,
Il sied de boire en l’honneur des pucelles.

Le parfumeur vend les Jeux et les Ris
Et sous les yeux on se trace une ligne.
On badigeonne un front comme un lambris ;
C’est trop de luxe et je m’en sens indigne.
Qu’on me ramène à la feuille de vigne !