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le sang de la coupe
Oh ! par les bourgs et les villages,
Prodigues, rieurs, affamés,
Dans tous ces fiers vagabondages
Combien nous nous sommes aimés !
Et lorsque mon tambour de basque
Chantait de ses clochettes d’or,
Quel monde charmant et fantasque
Nous suivait, qu’on admire encor !
Fous à l’habit rayé de rose,
Pierrots, Jodelets et Scapins,
Gérontes à face morose,
Pages, laquais et galopins ;
Clitandres à perruque blonde,
Agaçant d’un sonnet fleuri
Leur Angélique sans seconde,
À la barbe d’un vieux mari ;
Grandes soubrettes, belles filles
Accortes sous leurs bavolets,
Sganarelles et Mascarilles,
Empereurs des fourbes valets !
Le fat ivre de sa duchesse,
Le provincial de la cour,
L’avare ivre de sa richesse,
Et les enfants ivres d’amour !