Des chocs de cavaliers épars, couverts d’armures,
S’écroulent dans le ciel, comme des moissons mûres ;
La Terre avec horreur, tressaille dans son flanc
Et le Pactole enfin roule des flots de sang.
On a vu s’arrêter au loin, sur les terrasses
Des villes, des vautours et des aigles voraces.
Au-dessus de nos fronts leurs vols démesurés
Planent, et ces oiseaux, de carnage altérés
Apparaissent dans l’air avec un grand bruit d’ailes.
Que m’annonce un tel signe ?
Arme tes citadelles !
Fais équiper tes chars.
Emplis les arsenaux.
Pratique des chemins et creuse des canaux.
Que le rouge brasier dans les forges s’allume
Et que les lourds marteaux épouvantent l’enclume !
Instruis pour les combats futurs les citoyens, —
Les généraux, les chefs, les princes Lydiens !
Songe à tout.
Embrase la Lydie et la Paphlagonie !
Que toujours, sur la plaine en feu, tes cavaliers
S’exercent, accourus tout à coup par milliers !
Qu’ils sachent, si longtemps que la bataille dure,
Boire de l’eau saumâtre et coucher sur la dure,