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Voilà tout ce que je me rappelle au sujet de ce manuscrit[1]. Mon papier m’avertit que j’aurais pu et dû dire tout cela plus brièvement. Mais je me suis, sans m’en apercevoir, laissé entraîner au courant de mes souvenirs.

III
H. DE BALZAC À MILAN[2].

Madame la comtesse Jeanne Patelani de Milan, qui épousa en premières noces le comte Pierre Guidoboni-Visconti et en secondes noces M. Pierre-Antoine Costantin, étant décédée en 1836, laissa trois enfants survivants du premier lit, le comte Émile et sa sœur la comtesse Maximilla, mariée au baron François de Galvagna, autrefois conseiller d’État, préfet du département de l’Adriatique dans le royaume d’Italie ; du second lit, M. Laurent Costantin : entre lesquels naquit un différend pour la succession au bien dotal de leur commune mère.

M. le comte Émile, domicilié à Paris, donna en février 1837, à M. Honoré de Balzac, une procuration enregistrée le 9 du même mois, chez le notaire Autrebon, en la ville de Paris, afin de traiter et d’aplanir le différend. M. de Balzac, s’étant rendu à cet effet à Milan dans les derniers jours de février, conféra avec M. Costantin, frère utérin du comte Émile, et y passa une transaction sous seing privé, en date de Milan, 12 mars 1837, dans laquelle M. de Balzac stipula également au nom de l’héritier de la prédécédée, sœur du comte Émile, la baronne Maximilla de Galvagna, promettant de rato et se réservant l’approbation et la ratification en règle.

L’héritier légitime de la susdite baronne était son fils le baron Émile, encore mineur et sous la tutelle et l’administration de son père, le baron François de Galvagna pour lors conseiller intime de Sa Majesté l’empereur d’Autriche, et président à la cour des comptes de la Vénétie à Venise, où M. de Balzac se transporta pour procéder à la ratification de la réserve faite dans la transaction. Il arriva à Venise le 14 mars, ainsi qu’il résulte d’un billet de sa main ; après quelques conférences, il s’accorda pleinement avec Son Excellence le baron de Galvagna, et ils formulèrent la ratification définitive de la convention passée à Milan le 12 mars 1837 par un nouvel acte en date de Venise le 18 mars 1837.

Pendant le séjour d’une semaine que M. de Balzac fit à Venise du 14 au 20, avant son retour à Milan et à Paris, lequel s’effectua vers le 15 mai, ainsi que l’annonce le comte Visconti dans sa correspondance, le soussigné baron de Galvagna eut le plaisir de le voir presque chaque jour et de le compter quelquefois au nombre de ses convives : jouissant ainsi de sa conversation érudite, et, entre autres, de la communication intéressante de quelques passages de ses célèbres

  1. Ce fragment n’a pas été retrouvé.
  2. Ce document a été remis tel quel à M. Armand Baschet par un membre de la famille Visconti.