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plus élevées, qui se plaisaient à répéter un essai malheureux qu’il avait fait d’un poëme sur les Incas, dont le vers suivant est resté :
Ô Inca, ô roi infortuné et malheureux !

4o Se faisait-il remarquer sous un point de vue quelconque ?

— Ce qui précède était le plus remarquable.

5o Y avait-il de son temps au collége de Vendôme, etc.

— Je ne vois dans ses condisciples les plus proches, que deux personnages de quelque célébrité, bien distincte d’ailleurs, Dufaure le ministre, et Jouslin de la Salle, gendre de Brunet.

6o A-t-il écrit le Traité de la volonté ?

— Je l’ignore. Mais je ne le crois pas plus que je crois à Lambert, condisciple imaginaire, à coup sûr.

7o En quelle année est-il sorti ?

— Répondu plus haut, en 1813.

8o Sa tournure et son caractère ?

— Gros enfant joufflu et rouge de visage. L’hiver couvert d’engelures aux doigts et aux pieds. La férule, alors quelque peu encore en usage, fut obligée de l’épargner assez souvent en raison de cette incommodité, et la peine était commuée en détention. Grande insouciance, taciturnité, pas de méchanceté, originalité complète.

J’ai revu souvent, et je connais encore deux hommes qui l’ont constamment suivi dans ses classes, tous deux hommes d’esprit et d’une mémoire telle, que rien ne leur a échappé. Ils sont fort obligeants et vous en diront beaucoup plus que je ne puis le faire. Je vous engage à leur écrire de ma part. Alphée Duthil, négociant à Bordeaux ; — Fontémoing, avocat à Dunkerque.

Je n’ai revu Balzac qu’une seule fois depuis sa sortie. Il passait à Vendôme en compagnie d’une Anglaise avec laquelle, ou plutôt avec l’argent de laquelle il allait, me dit-il, fouiller le Tibre. Il n’avait encore fait paraître que ses deux premiers petits volumes de romans qu’il me laissa. L’un d’eux portait en épigraphe : Una fides, etc.

Je n’ai plus entendu parler de son entreprise, pour laquelle il allait effectivement à Rome.

Vous engageant à compter beaucoup sur les deux sources que je vous indique, je vous prie d’agréer, monsieur, l’expression de mes sentiments distingués.

mareschal-duplessis.

II
UNE ŒUVRE PERDUE DE H. DE BALZAC[1].

Mes relations avec Balzac remontent à la fin de l’année 1829. Je publiais alors la Silhouette, dont Lautour-Mézeray, Émile de Girardin et quelques autres étaient

  1. Ces curieux renseignements nous sont donnés par M. Victor Ratier, en 1830 directeur de la Silhouette, où Balzac a écrit.