Page:Balzac Histoire des oeuvres 1879.djvu/204

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

douleurs ; puis, en 1842, chez Charpentier, en un volume in-12, avec Louis Lambert (voir plus haut). Enfin, en 1846, Séraphita entra dans le tome III de la cinquième édition des Études philosophiques (première édition de la Comédie humaine, tome XVI).

Nous donnons ici, comme nous l’avons fait au sujet des Scènes de la Vie privée, l’introduction écrite, sous l’inspiration de Balzac, par M. Félix Davin, en 1834, pour la quatrième édition des Études philosophiques, 1835-1840.

INTRODUCTION AUX ÉTUDES PHILOSOPHIQUES

En exprimant, dans notre introduction aux Études de mœurs, la pensée qui animait l’auteur de cette œuvre[1], nous faisions pressentir qu’elle n’était encore que la base sur laquelle il se proposait d’asseoir deux autres ouvrages où se développeraient des idées graduellement plus élevées et où de nouvelles formules qui intéressent l’avenir des sociétés se dérouleraient poétiquement : les Études philosophiques forment le premier de ces deux ouvrages.

Préoccupés par les fluctuations politiques qui, dans notre époque de rénovation pénible, semblent être devenues l’état normal de la nation, et n’attachant qu’une importance secondaire aux questions d’art, le public et les journaux ignorent le secret cette lente, mais incessante édification. Les écrivains d’aujourd’hui, qui se servent de la critique moins pour éclairer les masses et diriger la littérature que pour blesser les poëtes et nier la science, pourraient encore envelopper ce long labeur de quelque obscurité, en ne faisant voir dans ces deux titres (Études de Mœurs au dix-neuvième siècle et Études philosophiques) qu’une antithèse favorable à la spéculation des éditeurs, tandis que, selon nous, ce sont deux grandes idées judicieusement exprimées. Il était temps que l’auteur pensât à incruster profondément le sens général de son œuvre dans un titre qui frappât le public ; car aujourd’hui nous nous sommes habitués à prendre les gens au mot, et à leur croire la valeur qu’ils se donnent. Le critique ingénieux qui nous a devancé dans l’appréciation de cet ouvrage, et à l’originalité, à la profondeur duquel nous rendons d’ailleurs une justice entière, en a cru lui-même sur parole l’humble étiquette que M. de Balzac avait, sur le vœu d’un libraire, primitivement attachée à ses œuvres, et s’était borné à examiner en lui le talent du conteur sous toutes ses faces et avec toutes ses qualités sans doute, mais en le réduisant nécessairement à d’étroites proportions. Et cela devait être. L’auteur lui-même avait-il embrassé d’un coup d’œil l’étendue du canevas qu’il remplit chaque jour ? Nous ne le pensons pas. Si

  1. La publication de la quatrième livraison des Études de mœurs au dix-neuvième siècle, où se trouve l’introduction faite à cet ouvrage par M. Félix Davin, a été retardée par quelques changements utiles aux intérêts de l’auteur et du libraire, mais cette livraison doit être mise en vente sous peu de jours. (Note de l’Éditeur.)