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Une observation, plus grave que celle-ci, et qui m’oblige à grossir cette note, est celle relative à M. Crevel. Ce personnage a dû donner sa démission d’adjoint pour être capitaine de la garde nationale. Ce défaut de mémoire légale sera réparé.

Je remercie, d’ailleurs, mon critique de l’intérêt qui ressort pour un écrivain, de toute observation, même erronée.

L’Auteur.

Dans le numéro du 28 octobre, nouvelle note sur le même sujet :

Quand on a passé souvent par cette ville (Forzheim), on ne peut pas ne point avoir lu sur les poteaux Pforzheim (sic). Mais nous avons jugé cette orthographe incompatible avec la prononciation française, et nous avons mis Forzheim comme nous disons Mayence pour Mainz. D’ailleurs, Forzheim, m’écrit un Allemand, ne veut pas dire Pétaudière, il faudrait Furzheim. Pforzheim n’est pas un mot de la langue germanique. Les Romains (au temps de Jules-César) fondèrent cette ville et la nommèrent, à cause de sa situation : Porta Hercinæ, c’est-à-dire : Porte de la forêt Noire. Au moyen âge, on a dit Phorcæ, par abréviation ; puis le peuple a donné une terminaison germanique au mot latin abrégé ; de là Pforzheim ! En tous pays, les noms sont le résultat de ces bizarres transformations. La Ferté-sous-Jouarre et Aranjuez sont, dans chaque pays, la corruption d’Ara Jovis, Autel de Jupiter.

Pforzheim, célèbre d’ailleurs par ses trois cents soldats qui, dans la guerre de Trente ans, succombèrent à la manière des trois cents Spartiates de Léonidas, a vu naître Reuchlin et Gall.

J’ajoute cette note pour en finir sur ce point, car j’ai reçu onze lettres à ce sujet. La géographie a ses périls.

La dernière note est relative au fait d’armes raconté page 290, ligne 30 de cette édition ; la voici, extraite du numéro du 18 novembre 1846 :

Pour éviter les réclamations, nous mettrons ici en note que cet admirable fait d’armes appartient au général Legrand, qui alla vers cette triple redoute comme à une fête, ayant au cou une chaîne des cheveux blonds de sa femme, aujourd’hui madame J… de F… Il y a des héroïsmes qu’on ne peut pas inventer, il faut les prendre tout faits. Napoléon fut jaloux de cette affaire. Il vint et dit : « On aurait pu tourner la position ; vous avez pris le taureau par les cornes. » Après une longue disgrâce, Masséna, dit le général Pelet, qui a rapporté ce mot de Napoléon dans son Histoire de la campagne de 1809, avait un commandement en chef ; il voulait stupéfier les Allemands par un coup d’éclat, et ce fut le prélude de ses exploits à Gross-Aspern et à Wagram.

Cette précaution oratoire, mise en avant uniquement à cause de l’immense publicité de ce journal, est nécessaire pour prévenir les critiques. On aurait également tort de prêter à l’auteur l’intention de viser au portrait. Le maréchal Cottin,