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pensées, sujets, fragmens

Vous comprenez que je me dispense de compter avec Sémiranis, Romulus et David, Thomas Kouli Kan, Gengis Kan, Attila, mais ces drôles-là n’avaient probablement pas cinquante mille francs de rente sur les grands livres de ce temps-là, quand ils sont partis de chez eux pour aller ravager les voisins, et je déclare que l’idée fondamentale de ce livre est que le père et lanière tuent presque toujours moralement parlant leurs enfants. Les orgies de toute espèce dominent l’enfance, et la vie, ici tout est à faire, car ce n’est pas tant de l’enfant qu’il s’agit que du père et de la mère, de la nature, des mœurs. Il y a des hommes qui à 40 ans ont encore le goût de leurs langes, d’autres qui se croient à cet âge mûr au collège. Ceux-ci restent dans la jupe de la première femme qu’ils rencontrent et portent le poids de cette jupe, ceux-là restent cloués dans une même idée.

Les hommes font les lois, les femmes font les mœurs.

Les gens qui n’ont pas de cœur sont aussi fous et aussi malheureux que ceux qui n’ont pas d’intelligence.