plus étroitement encore que par le passé à notre sainte mère l’Église. Une pauvre demoiselle de la Peyrade de la branche aînée, qui possède le petit domaine de la Peyrade, car nous, nous sommes Peyrade des Canquoëlles, mais les deux branches héritent l’une de l’autre ; cette demoiselle épousa, six ans avant la révolution, un avocat qui, selon la mode du temps, était voltairien, c’est-à-dire incrédule ou déiste, si vous voulez. Il donna dans les idées révolutionnaires et il abonda dans les gentillesses que vous savez,
— 273 --
le culte de la déesse Liberté-Raison. Il vint dans notre pays imbu, fanatique de la Convention. Sa femme était très-belle ; il la força de jouer le rôle de la Liberté ; la pauvre infortunée est devenue folle !… elle est morte folle ! Eh bien, par le temps qui court, nous pouvons revoir 1793 !…
Cette histoire, forgée à plaisir, fit une telle impression sur l’imagination neuve et fraîche de Céleste, qu’elle se leva, salua les deux jeunes gens et se retira dans sa chambre.
— Ah ! monsieur, qu’avez-vous dit-là !… s’écria Félix, atteint au cœur par le regard froid que Céleste venait de lui jeter en affectant une profonde indifférence. Elle se croit