— Eh ! mon Dieu, dit la Peyrade, il s’agit d’une affaire grave et surtout d’une question de délicatesse que nous avons à résoudre à nous deux. Thuillier se trouve en bas, dans une voiture, et je viens, non pas à titre d’avocat, mais comme l’ami de Thuillier. Vous seul êtes en position de lui rendre un immense service, et j’ai dit que vous aviez une âme trop noble (car vous êtes le digne successeur du grand Derville), pour ne pas mettre à ses ordres toute votre capacité. Voici l’affaire.
Après avoir expliqué tout à son avantage la rouerie à laquelle il fallait répondre par de l’habileté, car les avoués rencontrent plus de clients menteurs que de clients véraces, l’avocat résuma son plan de campagne.
— Vous devriez, mon cher maître, aller ce soir trouver Desroches, le mettre au fait de cette trame, obtenir de lui qu’il fasse venir demain matin son client, ce Sauvaignou, nous le confesserions entre nous trois, et s’il veut un billet de mille francs outre sa créance, nous le lâcherons, sans compter cinq cents francs d’honoraires pour vous et autant pour Desroches, si Thuillier tient
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le désistement de Sauvaignou demain à dix heures… Ce Sauvaignou,