Le concierge mourut en 1814, laissant Jérôme à la veille d’être sous-chef, mais ne lui laissant pour toute fortune que cette espérance. Le gros Thuillier et sa femme, morte en 1810, s’étaient retirés en 1806 avec une pension de retraite pour tout bien, ayant employé leurs gains à donner à Jérôme l’éducation des temps et à le soutenir, ainsi que sa soeur. On connaît l’influence de la Restauration sur la bureaucratie. Il revint des quarante et un départements supprimés une masse d’employés honorables qui demandaient des places inférieures à celles qu’ils occupaient. A ces droits acquis se joignirent les droits des familles proscrites ruinées par la révolution. Pressé entre ces deux affluents, Jérôme se trouva bien heureux de ne pas être destitué sous quelque prétexte frivole. Il trembla jusqu’au jour où, devenu sous-chef par hasard, il se vit certain d’une retraite honorable. Ce résumé rapide explique le peu de portée et de connaissances de monsieur Thuillier. Il avait su le latin, les mathématiques, l’histoire et la géographie qu’on apprend en pension ; mais il en était resté à la classe dite
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