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Naïs, dont on s’occupa d’abord plus que de raison, eut suivant son habitude des mots, des aperçus au-dessus de son âge ; après avoir amusé, elle tourna à devenir fatigante et reçut de la vieille mère du curé une petite mercuriale dont le contre-coup alla au cœur de madame de l’Estorade. Du haut de ses soixante-seize ans, cette femme, à la mine grave et sévère, parla avec tant d’autorité et impressionna si vivement Naïs, que la pauvre enfant n’osa plus ouvrir la bouche de tout le dîner, Mais, n’étant plus distraite, son admiration pour son sauveur n’en fut que plus continue et plus apparente. Elle attachait sur lui de longs regards, baissant brusquement les yeux lorsqu’elle croyait en être remarquée et les relevant