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teindre jusqu’à l’ut aigu du soprano. De là une voix mixte qui, depuis le fa grave, a une étendue de deux octaves et demi. Elle chante tantôt en contralto, tantôt en soprano ; tantôt de la poitrine, tantôt de la gorge ; il y a dans ces sons gutturaux quelque chose d’étrange et de sauvage, mais qui vous remue jusqu’au fond de l’âme. D’ailleurs, quel admirable goût dans le choix de ses fioritures comme dans les premières mesures du récitatif, on s’est tout de suite attendu à quelque chose de magistral ; quelle voix mâle et vibrante, quelle prononciation accentuée dans les phrases passionnées ! Après cela, je doute qu’elle puisse être aussi remarquable dans le genre bouffe que dans le genre sérieux.