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rie publique, et ses combinaisons n’étaient pas moins adroites que variées.

Au moyen d’un marché passé avec un loueur de remises, elle avait presque tous les jours deux ou trois voitures de bonne apparence, stationnant pendant plusieurs heures à sa porte. D’autre part, dans son salon d’attente, élégamment vêtus et ayant l’air de s’impatienter, de prétendus clients des deux sexes se relayaient de manière à faire croire à une presse incessante, et l’on peut se figurer si, dans les conversations de ces affidés de la maison, qui n’avaient point l’air de se connaître, les vertus et la haute capacité de madame de Saint-Estève étaient convenablement exaltées.