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et de ses sacrifices. Déclarée par le médecin et par l’accoucheur, qu’elle n’a garde d’influencer, impuissante à nourrir, c’est uniquement, la chose est toujours convenue, dans l’intérêt du petit être auquel elle va donner la vie, qu’elle se résigne à lui refuser son lait. Mais, autour de l’enfant mis, par cette sublime abnégation, en possession, comme disent les chefs de pensionnat, d’une nourriture plus saine et plus abondante, que de soins passionnés et que de sollicitudes ! Combien de fois le médecin réveillé la nuit pour venir constater que l’indigestion la plus bénigne n’est pas une attaque du terrible croup ! combien d’autres fois, disputé au lit d’un mourant, le même docteur est appelé d’urgence et interrogé