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de bois qui a dévalisé la maison après avoir manqué de nous empoisonner.

— Allons donc ! dit l’organiste, quelle apparence ?

— J’ai fait comme monsieur d’abord, j’ai douté, répondit le vieux majordome. Mais, il n’y a qu’un instant, quelque chose est venu confirmer mes soupçons.

— Quoi donc ? dit Bricheteau.

— Tout à l’heure, un monsieur décoré est venu le demander ; ils sont sortis ensemble, et, depuis plus d’une heure qu’il est parti, notre homme n’est pas revenu.

— D’où vous concluez ? dit Bricheteau.

— Que l’homme qui nous a si bien attrapés étant un de ces voleurs qui travaillent dans le grand, il ne serait pas étonnant qu’un de ses complices portât des décorations. Peut-être en ce moment, ils sont en train de comploter une nouvelle manière de mettre la maison à feu et à sang.

— Enfin nous verrons, dit Bricheteau, guettez son retour, et, dès qu’il sera rentré, vous me préviendrez.


II

LA RÉHABILITATION


Le vieux Philippe reparut un moment après, mais pour annoncer le colonel Franchessini.

Cette visite pouvait paraître de bon augure ; peut-être, pensa aussitôt Bricheteau, venait-il apporter des paroles de paix.

— Monsieur, dit Franchessini à Sallenauve, vous avez eu ce matin avec M. le comte Maxime de Trailles une conversation qui semble devoir être suivie de conséquences regrettables ; je dois me hâter de vous dire que je ne viens pas de la part de M. de Trailles qui m’a fait l’honneur de me choisir pour un de ses témoins.

— Je le savais, répondit Sallenauve, il vous avait dési-