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QUATRIÈME PARTIE



I

RÈGLEMENT DE COMPTE


Le lendemain, malgré la vive préoccupation à laquelle il restait en proie, Sallenauve ne manqua pas de se rendre à l’enterrement de M. de Lanty.

Le défunt, qui avait toujours eu une existence assez excentrique, voulut que sa mort ne dérogeât pas à sa vie. Par un acte de dernière volonté, il avait expressément ordonné qu’aucune pompe ne présidât à ses funérailles, lesquelles présentèrent la singularité d’une simple basse messe, sans tentures ni luminaire, tandis qu’une assistance énorme, formée du monde le plus aristocratique de Paris, avait répondu aux invitations faites au nom de sa veuve et de ses enfants.

Après ce service sommaire, le corps fut placé sur un fourgon des pompes funèbres et transporté au château de Marcoussis, où Monsieur de Lanty avait désiré être inhumé. Situé sur la route d’Orléans, non loin de Montlhéry et de Linas, ce château est celui où s’était passée cette aventure nocturne que le lecteur se rappelle sans doute, et qui avait amené la réclusion de Marianina au couvent des Dames-Anglaises.

À la sortie de l’église, Sallenauve fut abordé par le comte de Maucombe, le père de madame de l’Estorade. Après quelques phrases de politesse :