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correspondance.

P.-S. — Je suis à Tours aujourd’hui et vais ce soir au bal chez madame d’Outremont, ousque je vais danser avec Élisa B…, qui est toujours rousse, et Claire D… qui est si petite qu’on ne l’épousera que pour en faire une épingle de chemise.

Je vais aller à Saché et retourner bientôt vous voir à Champrosay ; car, excepté l’air et le ciel qui sont tout d’azur, la Touraine a des habitants bien mous !

Adieu, chère sœur. Mille amitiés à ton mari.

Le reste au prochain numéro, je te le jure.

Ton frère qui t’aime.

xxviii.

à la même.

1829.

Ah ! Laure, si tu savais comme je raffole (mais motus !) de deux écrans bleus brodés de noir (toujours motus !).

C’est, au milieu de mes tourments, un point sur lequel revient toujours ma pensée ! Alors, j’ai dit : « Je vais confier ce désir à sœur Laure. Quand j’aurai ces écrans, je ne pourrai rien faire de mauvais ! n’aurai-je pas toujours sous les yeux le soutenir de cette sœur si indulgente… pour ses pensées, si sévère pour les miennes ?… » Tout à l’heure, je viens de faire devant mon feu ce geste contractile de bras et de mains que tu as et qui ressemble assez à un battement d’ailes, quand tu es contente de toi, d’un bon mot, de tout ce que tu voudras ; alors, j’ai pensé à toi et j’ai dit : « Il faut que je lui écrive pour lui dire que je l’aime bien et Surville aussi. » Et voilà.