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correspondance.

xxvii.

à madame laure surville, à champrosay, près corbeil (seine-et-oise).

Château de Saché, 1829.

Qu’est-ce que tu dis donc, ma chère sœur, que je te délaisse et que je ne t’écris pas, tandis que voilà deux lettres que je t’envoie, contre toi une petite liche de rien ! — Ce n’est pas que je compte, du reste !

J’aurais beaucoup à te dire ; mais figure-toi que M. de Margonne[1] part demain ; que, dans le désir de te pouffiner une petite lettre qui ne coûte pas de port, j’ai quitté mon travail, et que je n’ai qu’un quart d’heure pour écrire à papa, à maman et à toi. Mais patience : dès que mon roman me laissera un peu de répit, je te promets, et tu peux compter dessus, une grande coquine de lettre qui n’en finira pas, et aussi à ton mari, auquel je dois une réponse, et je te jure qu’alors tu seras contente.

Tu as l’air triste dans ta petite lettre. Est-ce que Sophie n’irait pas bien, qu’elle n’aurait plus dit ga, quelle aurait déchu de la gentillesse que tu lui devinais in futurum ? Je ne pourrais te dire aussi que tu ne me dis presque rien. Si tu savais comme je suis affairé, plus que le légat, comme dirait bonne maman. J’ai visité tout Saint-Lazare[2] et vu bien des choses à faire.

    cette époque, rue Cassini, près de l’Observatoire, le même appartement que Balzac. — La Messe de l’Athée lui est dédiée.

  1. Son hôte de Saché, auquel est dédiéé une Ténébreuse Affaire.
  2. Ferme que madame de Balzac possédait aux environs de Tours.