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correspondance.

venir ne sera pas fugitif au milieu de toutes les impressions que je vais chercher.

Agréez mes hommages respectueux.

xxv.

à madame la duchesse d’abrantès[1], à versailles.

Villeparisis, 22 juillet 1828.
Madame,

La lettre que ma sœur a dû vous remettre est la seule que j’aie reçue de M. de Dillon. S’il ne vous à pas écrit, ne vous en prenez qu’à lui, madame, et non pas à votre pauvre courrier. Si étourdi que je puisse paraître, je ne ne le suis pas encore au point de semer sur la route des papiers que vous m’aviez recommandés comme des plus importants. Ainsi, malgré votre envie de vous fâcher contre moi, rendez-moi encore vos bonnes grâces, et tâchez de ne jamais me gronder que sans sujet, je ne vous accuserai point de susceptibilité.

Quelle idée aviez-vous donc de ma discrétion pour m’ordonner si sévèrement de garder pour moi seul la traduction de Casti et Inès ? Plus que personne, je vous jure, je connais les exigences et la pudeur des auteurs, et je ne suis pas homme à déchirer le voile dont vous couvrez vos écrits, comme ces fleuristes qui jettent une gaze sur leurs guirlandes commencées.

Maintenant, je vous demandera : Pourquoi n’avoir pas raconté l’histoire d’Inès comme elle était arrivée ? pourquoi

  1. La Femme abandonnée lui est dédiée.