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correspondance.

xxiv.

à madame zulma carraud[1], à saint-cyr (seine-et-oise).

Paris, samedi matin, 1828.
Madame,

J’ai le regret de partir pour un voyage assez long, sans avoir pu aller vous remercier en personne de votre aimable lettre et de toutes les bontés que vous avez pour moi. À peine ai-je même le temps de prendre ainsi congé de vous par écrit ; mais j’espère, madame, que vous serez assez indulgente pour excuser un poète dont l’allure est aussi capricieuse. Je vais travailler. Si vous alliez en Berry, écrivez-moi un mot à Tours, poste restante, et, dans le mois de juillet ou d’août, je reviendrais par Issoudun ; car, comme vous savez, tout chemin mène à Paris.

Ayez la bonté, madame, de me rappeler au souvenir de ces messieurs et de leur présenter mes compliments affectueux.

Si je ne reviens pas par Issoudun, je reviendrai toujours par Saint-Cyr.

Adieu, madame, et soyez bien certaine que votre sou-

  1. Madame Carraud, née Tourangin, femme d’un grand cœur et d’une haute intelligence, avait été l’amie d’enfance de mademoiselle Laure de Balzac, et, en souvenir de cette liaison, elle fut toujours profondément dévouée à Honoré. — La Maison Nucingen lui est dédiée. Son mari, M. le commandant Carraud était, en 1830 et 1831, directeur des études à l’École militaire de Saint-Cyr. Il fut ensuite inspecteur de la poudrerie d’Angoulème.