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correspondance.

vous trouverez ci-jointe sa ratification. J’ai fait voir aujourd’hui même vos gravures à M. Devéria[1], qui en a été très-content, et il nous a félicités d’avoir su trouver en nous un digne traducteur de ses dessins. Il m’a dit qu’il lui était impossible de vous donner d’avis sur les gravures que je lui soumettais, parce qu’il n’en connaissait pas le dessin primitif ; mais il est persuadé qu’en travaillant vous deviendrez, au bout de deux ou trois de nos gravures, le plus redoutable adversaire de Thompson et des Anglais.

Aussitôt que vous nous retournerez les bois du Molière[2] que le sieur Delongchamps[3] a dû vous remettre, M. Devéria s’empressera de vous communiquer ses observations, car il adopte votre talent avec d’autant plus de plaisir que vous êtes Français.

Il est hors de doute alors que vous coopérerez par vos talents à nos éditions de la Fontaine, de Racine et de Corneille, et nous serons flattés, monsieur, d’avoir été les premiers à seconder votre essor ; nous ne négligerons rien pour augmenter et propager votre renommée, persuadés que ce service sera léger au prix de celui que vous nous rendrez par votre exactitude et votre travail.

Vous pouvez d’autant mieux vous occuper de la vignette

  1. Les relations qui s’établirent à cette occasion entre Devéria et Balzac furent l’origine de leur intimité. — Honorine est dédiée à Devéria.
  2. Il n’est pas besoin de rappeler qu’en 1825, Balzac, dans l’espoir de sortir de la position précaire où il se trouvait, entreprit de publier les œuvres des classiques français en éditions compactes, mais qu’il dut abandonner cette spéculation malheureuse après la publication du Molière et du la Fontaine, en un volume chacun.
  3. Libraire-éditeur à Paris.