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correspondance.

mois avant le sien. Heureusement que le plan de ces ouvrages-là coûte peu à tracer, les titres des chapitres à écrire et les pages à remplir.

Cette suée de travail est impossible pour toi, Laure ; je ne crois pas que tu puisses écrire par jour soixante pages de roman. Au surplus, si vous le pouvez, si vous me répondez de m’envoyer le roman le 15 septembre, faites ; mais, attendu le chien de dédit, si le 17 septembre je n’ai pas le manuscrit, je m’y mettrai, et vous savez que, pour Pollet, en un mois on fait un roman.

Ouf ! voilà mon grand crime accompli. J’ai commencé par l’intérêt, cet intérêt odieux, crasse, abominable ; je le laisse et je vous abandonne aux mouvements de votre générosité. J’ai tout exposé ; jugez, et, bien que vous soyez parties dans la cause, je respecterai votre jugement. En tout cas, si vous décidez que vous me renverrez le manuscrit, mettez-le à la diligence en l’adressant « à Villeparisis, sur la route de Metz » ; que le paquet soit bien arrangé, bien ficelé, de manière que ce fameux Vicaire ne se perde pas.

Alors, je vous riposterai par un plan de roman sur la ruine d’une grande maison par un petit ennemi.

J’ai été très-bien reçu à Villeparisis. Maman n’avait pas encore lu ta lettre. Maman était à Paris. Je suis resté jusqu’au lundi matin avec de la besogne comme un beau diable, car le Savant est sous presse et je le corrige à mesure. Chaque minute est pour moi d’une valeur précieuse.

Je n’ai rien à vous écrire sur la maison, tout y est de même, aujourd’hui comme autrefois.