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correspondance.

trouvais en arrivant à Paris. À mon débotté, je me vois happé par le citoyen Pollet, et il ne me lâche que lorsque j’ai signé un traité par lequel il faut que je lui fournisse deux romans d’ici au 1er octobre : le premier est le Savant ; le second le Vicaire. Ils seront mis sous presse tous les deux ensemble, et le luron m’a donné deux mille francs dont six cents comptant et le reste en billets à huit mois, le tout distribué selon les remises des volumes. Les deux romans ne seront tirés qu’à mille exemplaires et je n’ai vendu qu’une édition. Vu l’argent comptant et l’échéance des billets, c’est vendu deux fois plus cher que Clotilde.

Ainsi nous avons le mois de septembre pour faire le Vicaire. Je crois qu’il y a impossibilité pour nous de faire chacun deux chapitres par jour pour que j’aie le Vicaire le 15 septembre ; encore n’aurais-je que quinze jours pour le refondre. Consultez-vous.

Vous voyez, j’espère, ti Laure et Surville, que l’infernal besoin de l’or m’a fait sacrifier notre projet de faire ensemble le Vicaire. Mais, d’un autre côté, j’ai fait une chose avantageuse en ce sens que vous êtes sûrs de vendre vos romans à Pollet. Aussitôt que j’aurai reçu les manuscrits du Vicaire, je vous enverrai un plan de roman bien expliqué, et je crois que ce sera fondé sur une idée mère que Laure m’a suggérée. Si vous avez quelque pitié pour moi, vous m’enverrez ce diable de Vicaire ; et, si vous soupçonnez une bourde, je vous enverrai le traité de Pollet qui stipule un dédit, dans le cas où le Vicaire ne serait pas imprimé au mois de novembre.

Cela demande d’autant plus de promptitude qu’Auguste Ricard fait un Vicaire et qu’il faut que le mien paraisse six