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correspondance.

Louise[1] a toujours une santé de laquelle on pourrait dire ce que madame Dubarry disait du café de Louis xv ; Louis[2] tourbillonne, commence cinquante ouvrages sans en finir aucun, fume sa pipe, est sale, mais, à cela près, très-bon domestique.

Madame de Balzac a un pied à Paris et l’autre à la campagne ; papa est immobile comme un roc ; bonne maman le trouve bien heureux d’avoir le cœur froid avec un si bon estomac, de rire de tout… Papa dit que bonne maman est une habile comédienne qui connaît la valeur d’un pas, d’un coup d’œil, et la manière de tomber dans un fauteuil.

Henry a grandi de quinze lignes en quatre mois !

Honoré ne grandit pas ;… hélas !…

Mais sa réputation s’accroît de jour en jour, et on peut en juger par l’aperçu suivant :

L’Héritière de Birague
Vendue 800 francs.
Jean-Louis
1,300 »
Clotilde de Lusignan
2,000 »

Tous traités passés et qui deviendront palpables dans un an ! Des exemplaires du premier de ces chefs-d’œuvre sont déjà offerts à la rapacité des Bayeusois et des Caenois. L’auteur est gonflé comme une grenouille en pensant que la Renommée prendra les traits de madame Surville et se mettra la trompette du bon côté. (Voir Voltaire dans la Pucelle.)

Chère sœur, je m’en vais travailler comme le cheval

  1. La cuisinière.
  2. Le valet de chambre.