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correspondance.

lettres. Apprête donc le tuyau de ta jolie petite oreille pour entendre. Nous avons vu toute la famille, — voire même une nièce qui est charmante.

Procédons par ordre.

La grand’maman est une petite vieille sèche, que l’on dit fort aimable ; prends une femme, juste entre madame de Castan et bonne maman, participant de l’une et de l’autre, et tu en auras une idée assez vraie. Quant à la mère, je ne l’ai pas vue de mes yeux, mais il paraît que c’est une femme du meilleur ton, et vive comme la poudre ; elle a embrassé Laurence avec une cordialité rare pour une belle-mère ; je m’en souhaiterais une pareille ! Elle lui a dit, dit-il, que tel récit et tel éloge que son fils lui eût fait d’elle, elle la trouvait encore au-dessus. D’après ce que l’on m’en a raconté, je croirais assez qu’elle est nerveuse, et, après les nerveux, ce que je plains le plus, j’oserais même dire davantage, ce sont les alentours.

Il y a une belle-sœur qui a passé l’âge des amours et qui, par conséquent, est dans la dévotion jusqu’au cou, mais que l’on dit ne pas paraître son âge et être fort aimable. Il y en a une seconde, celle qui a épousé un auditeur au conseil d’État, lequel aura un jour trente mille livres de rente ; celle-là est fort jolie, aimable, point revêche. Je ne l’ai pas vue de mes yeux, mais j’ai vu le beau-frère, lequel est un fort joli petit homme à mine rondelette ; enfin, s’il est un paradis dans le monde, c’est certes la famille dans laquelle Laurence entrera, s’il plait à Dieu.

Nous avons vu hier la tante future de Laurence, la seconde fille de la grand’mère du prétendu. Tu peux en