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correspondance.

blime ! La reine, indignée, se présente et défend (Dieu sait comme !) son diable de mari. Cromwell, voyant le parlement s’attendrir, fait retirer le roi et la reine pour délibérer. Au moment où les gardes les emmènent, la reine tente un dernier effort auprès de Cromwell : elle lui offre honneurs, titres, etc. Cromwell reste froid.

La reine sort désespérée.

Acte cinquième (et le plus difficile de tous).

La sentence n’est pas encore connue ; mais Charles ier, qui ne s’abuse pas, entretient la reine de ses dernières volontés. (Quelle scène !) Strafford sait la condamnation et vient l’annoncer à son maître afin qu’il y soit préparé avant d’entendre son arrêt. (Quelle scène !) Ireton arrive chercher le roi pour le conduire devant ses juges. Charles ier dit à Strafford qu’il lui réserve l’honneur de le conduire à l’échafaud. Adieux du roi et de la reine. (Quelle scène !) Fairfax accourt ; il prévient la reine de son danger, il faut qu’elle fuie sur-le-champ, on veut la retenir prisonnière et lui faire aussi son procès.

La reine, tout à son désespoir, n’entend rien d’abord, puis elle éclate tout à coup en imprécations contre l’Angleterre : elle vivra pour la vengeance, elle lui soulèvera partout des ennemis, la France la combattra, la dominera, l’écrasera un jour.

Ce sera le feu de joie, et je te réponds que ce sera tapé de main de maitre !

Puis le parterre, trempé de larmes, ira se coucher.

Aurai-je assez de talent ? Je veux que ma tragédie soit le bréviaire des peuples et des rois !