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correspondance.

Dis à maman et à papa combien je les aime ; il n’y a que toi qui puisses exprimer cela. Sur ce, je t’embrasse et j’ajourne au numéro prochain tout ce qui reste au fond du sac. Adieu, Pétrarque !

Ton grigou de frère.

Bien des amitiés à Laurence.

Je ne veux plus t’écrire ; je me laisse aller à bavarder, et je regrette le temps, parce qu’il devrait être mieux employé à notre gloire commune, si !…

ix.

à la même.

Paris, septembre 1820.

J’ai, ma chère bonne, décidément pris un parti pour Cromwell : maintenant que tout est irrévocablement arrêté, j’ai résolu d’y travailler d’une autre manière. Il va être fini en cinq ou six mois, mais grossièrement et d’un seul jet, parce que je veux pouvoir, le tableau une fois dessiné, y mettre le coloris à mon aise. Peut-être t’enverrai-je à la fin de novembre ou au commencement d’octobre la première acte ; j’espère que tu pourras là dedans rogner, trancher, coupiller, à ton aise.

Je commence à passer assez gentiment les nuits, mais le froid me pipe (c’est un mot de papa), et je ferai l’acquisition d’un vieux fauteuil de bureau qui me garantira au moins les côtés et le dos. Ne dis rien à ma chère mère de mes travaux nocturnes et ne m’en parle pas non plus