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correspondance.

petit père[1] m’a ragoté ce matin de vous, de Saint-Cloud, de mois d’octobre, de partie ; tout ce que je souhaite, c’est que vous ne fassiez pas tort au petit déjeuner de la rue Lesdiguières.

Je ne vois Iris-Comin qu’à la volée et toujours essoufflée quoique à cheval sur son arc-en-ciel de panier plein de pommes de terre.

Merci de vos tendresses et de vos provisions ; je t’ai reconnue dans le pot de confitures et les fleurs. Vos liqueurs réussissent-elles ?

J’ai l’air un peu N… en m’informant comme cela de la balagoinfre ; mais c’est que mon mal de dents m’empêche de manger, et je me régale de parler. Pensez-vous à moi comme je pense à vous ?… Vous vous emmalusez[2], et moi, je m’amuse de votre emmalusement.

Fais un recueil de tous les hélas de la tantante Malus ; redis-moi bien ce qu’elle soupirera… Je m’en remets à toi pour rire, tu es mon Momus, mon bon Momus, car je me suis cru à votre diner de réception ; tes récits sont la manne de mon désert.

Tu veux des nouvelles, il faut que je les fasse ; personne ne passe dans mon grenier, je ne peux donc te parler que de moi et l’envoyer autre chose que des fariboles.

Exemple :

Le feu a pris-rue Lesdiguières, no 9, à la tête d’un

  1. M. Dablin.
  2. Ce mot fabriqué voulait dire que l’on était, à Villeparisis, en possession de la famille Malus. M. Malus était intendant militaire et avait épousé la sœur de madame de Balzac, mère d’Honoré.