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correspondance.

et j’ai gagné trois francs. Si je n’y prends garde, la société s’emparera encore de moi. Ce boston m’’a fait penser aux nôtres, par conséquent à vous aussi ; j’ai perdu, tout le temps que j’y pensais !

Mes lettres sont des macédoines ; je te parle de trente-six choses différentes dans la même page ; mais tu dois facilement excuser cela, vu le caractère de l’individu.

Quand viendrez-vous me voir, vous chauffer à mon feu, boire mon café, manger des œufs brouillés, raccommodés sur un plat que vous m’apporterez ?

Adieu, soror ! J’espère avoir une lettre sororis, répondre sorori, voir sororem alors, o soror ! mais je verrai aussi le départ sorore !


Réponds-moi aussi longuement que je t’écris.

Ma fluxion est bien désenflée ce matin. Hélas ! dans quelques années peut-être, je ne pourrai plus manger que de la mie, de la bouillie et les mets des vieux ; il me faudra ratisser des radis comme bonne maman ! Tu auras beau dire : « Fais arracher ! » J’aime autant laisser la nature à elle-même ; les loups ont-ils des dentistes ?

vii.

à m. théodore dablin, à paris

Paris, novembre 1819.
Mon cher petit père,

Vous n’êtes pas venu : la chaise a encore une fois été mise pour rien ! Ce n’est pas pour vous faire des reproches