la clef de la bibliothèque. Papa n’est pas toujours chez lui, il se promène tous les jours, et le farinier Godard est là pour m’apporter le volume.
L’Iris-messagère[1] vient chercher ma lettre ; mais, en conscience, je ne t’enverrai pas cette bribe ; ce sera pour un autre jour, et je m’en vais te serrer dans un tiroir : prends garde d’étouffer !
La mère l’Antimèche doit venir prendre ma prose ce matin ; et je me relaurise.
J’ai reçu la lettre où tu me dis : « Écris, écris, écris ! » Tu vois, par ce qui précède, que je pensais aux Villeparisiens.
Maintenant, dis-moi donc où tu lis Montesquieu, dont tu me cites des passages que je ne connais pas ! Heureux les frères dont les sœurs sont des Laures !
Tu me donnes des nouvelles comme si je ne lisais pas les journaux et comme si j’étais réellement à Alby ; et tu as vraiment perdu une demi-feuille de ta lettre à m’écrire ce que maman m’avait déjà dit, ce que j’avais lu, ce que je savais. — Parlons d’autre chose.
Je n’aime pas, ma chère, tes travaux historiques et tes tableaux, siècle par siècle. Pourquoi t’amuser (et le mot est mal choisi) à refaire l’ouvrage de Blair ? Prends-le dans la bibliothèque, il ne doit pas être loin du Tacite, et apprends-le par cœur.
Mais à quoi bon ? Une jeune fille en sait assez quand
- ↑ C’est ainsi qu’il désignait sa femme de ménage, la mère Comin.