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correspondance.

Je sens bien que, tout le profit étant pour moi, j’ai l’air intéressé ; quoique je sois, en amitié, imbu de la maxime qu’il faut se gêner le moins possible, et n’en pas faire un joug, pour ne pas donner envie de le secouer ; il me suffit de savoir que l’on m’aime rue Saint-Martin, je n’en demande pas davantage. Le moyen de m’affrioler sera de m’apporter la liste des nouveaux élus, Je sais Grégoire[1], mais le reste ? Donnez-moi la liste par département, et que chacun ait une petite indication d’opinion.

Je ne vous écris pas davantage, pour en avoir davantage à vous dire.

Adieu, Pylade-Dablin.

Vous seriez bien aimable de venir mardi, ou, si vous ne pouvez pas avant dimanche, d’envoyer la liste à la mère Comin, qui me l’apporterait.

vi.

à mademoiselle laure de balzac, à villeparisis

Paris, octobre 1819.
Ma très-chère et honorée sœur,

Je saisis la godardienne occasion[2] qui se présente pour vous envoyer des nouvelles de votre pendard de frère.

Voilà quinze jours expirés pendant lesquels je n’ai rien

  1. L’abbé Grégoire, ancien conventionnel.
  2. C’est-à-dire l’occasion d’un farinier de Villeparisis, nommé Godard, qui, en amenant ses farines à Paris, faisait les commissions de la famille Balzac.