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correspondance.

Faites agréer mes hommages à madame Gérard, et dites, je vous prie, à mademoiselle Godefroy que j’aurai le plaisir de prendre jour avec elle pour la palingénésie de mon pauvre et bien-aimé père. Si j’avais su l’autre jour que vous ne fussiez pas occupé, je vous aurais dérobé avec grand plaisir une leçon de bonne et spirituelle conversation ; car, si je vous aime autant que qui que ce soit, je vous admire mieux que tous.

Votre dévoué serviteur.

lx.

à madame la duchesse de castries, à paris.

Paris, 28 février 1832.

Daignez agréer, madame, mes remerciements affectueux et l’expression de ma profonde reconnaissance, pour la marque de confiance qu’il vous a plu de me donner. Il est si rare de rencontrer de nobles cœurs et de véritables amitiés ; moi surtout, je suis si dénué d’appuis sincères sur lesquels je puisse me reposer, que j’accepte, au risque de perdre beaucoup à être connu personnellement, votre offre gracieuse.

Si je n’étais pas embarqué dans un travail pressé, j’eusse été vous présenter mes hommages avec cette franchise de cœur qui vous est si chère ; mais, après bien des luttes et des malheurs honorables, de ces malheurs dont on est fier, j’ai encore quelques pas à faire pour arriver à conquérir quelques bonnes heures où je ne sois plus ni littérateur ni artiste, où je puisse être moi ; et ce