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correspondance.

Mille tendresses. Et ne me grondez plus, car vous savez bien que je vous aime.

lvi.

à madame la duchesse de castries, à paris.

Paris, 5 octobre 1831.
Madame,

Votre lettre m’a été envoyée en Touraine quand je n’y étais plus ; et, comme je me suis croisé avec ma correspondance, elle ne m’est parvenue que fort tard, en sorte que je n’ai pu vous lire qu’aujourd’hui. Ne m’accusez donc ni de négligence ni de fatuité ; vous me couvrez d’assez de crimes, pour que je me défende de celui qu’il y aurait à ne pas agir courtoisement avec une dame, même inconnue[1].

Permettez-moi maintenant d’user de quelque franchise en répondant à vos franches attaques, et daignez, avant tout, agréer mes remerciements sincères pour la flatterie indirecte de vos plaintes, puisqu’elles m’annoncent des impressions vives, produites par mes ouvrages. Vous m’avez malheureusement placé dans la triste nécessité de parler de moi, et c’est fâcheux quand je m’adresse à une femme dont je ne connais ni l’âge ni la situation.

La Physiologie du mariage fut un livre, madame, entrepris dans le but de défendre les femmes ; je compris que,

  1. En écrivant cette lettre, Balzac ignorait, en effet, le nom de sa correspondante, à laquelle il devait dédier plus tard l’Illustre Gaudissat.