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correspondance.

de candidat dans deux arrondissements[1] absorbent tout. Il faut mener de front mes occupations littéraires, qui, comme vous le savez, me font vivre, et mes études politiques, de sorte que souvent je succombe ; car, maintenant, je suis forcé de faire quelques sacrifices au monde, j’y vais beaucoup plus que je ne le voudrais. Mais vous, vous ne m’avez pas écrit une pauvre ligne, pas un mot qui vienne me consoler et me soutenir dans la lutte qui me dévore ! Pour ne pas leur écrire, je ne pense pas moins à mes amis.

Vous avez dû recevoir trois exemplaires de ma brochure, afin de les remettre à qui de droit[2] ?

Ne croyez pas, madame, que je puisse jamais oublier mes amis de Saint-Cyr ; mais, depuis que je vous ai vue, je n’ai fait qu’écrire, penser et courir. J’en suis presque malade, et je vais aller passer une quinzaine de jours à la campagne pour me calmer et achevé ce malheureux ouvrage, qui n’en finit pas.

Présentez, je vous prie, mes compliments affectueux au capitaine Périollas et à M. Carraud ; rappelez-moi au souvenir de mes joueurs de reversi, et daignez agréer les témoignages de ma respectueuse amitié, comme de mon profond dévouement.

  1. Lors des élections législatives complémentaires qui eurent lieu en 1831, Balzac posa, en effet, sa candidature dans l’arrondissement d’Angoulême et dans celui de Cambrai.
  2. Enquête sur la politique des deux ministères.