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correspondance.

elle possède, elle, quelque chose à conserver, elle a tout à perdre, elle ne peut jamais être licencieuse.

Au gouvernement autant de force que possible. Ainsi gouvernement, riches et bourgeois ont intérêt à rendre la classe infime heureuse et à agrandir la classe moyenne, où est la puissance véritable des États.

Si les gens riches, les fortunes héréditaires de la chambre haute, corrompus par leurs mœurs, engendrent des abus, ils sont inséparables de l’existence de toute société ; il faut les accepter avec les avantages qu’ils donnent.

Voilà mon plan, ma pensée ; elle réunit les conditions bonnes et philanthropiques de plusieurs systèmes. Qu’on me plaisante, qu’on m’appelle libéral ou aristocrate, je n’abandonnerai jamais ce système. J’ai longtemps et profondément médité sur les institutions des sociétés ; celle-ci me paraît non la meilleure, mais la moins défectueuse.

Le temps et l’espace me manquent pour développer plus largement mes idées, qui ne sont qu’énoncées ici. J’irai probablement vous voir à Saint-Cyr, mardi prochain.

Pardonnez-moi d’être si bref, mais je suis accablé d’ouvrage et passe les jours et les nuits à travailler.

Dévouement et amitié.

XL.

à madame la duchesse d’abrantès, à versailles.

Paris, 1831.

Vous avez été bien injuste et bien mauvaise ! Il n’y a ni Ladvocat[1] ni préméditations ; il y avait qu’un de mes

  1. Le libraire éditeur de ce nom.