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correspondance.

plaint madame Barrot d’être sous la puissance d’un être que je suppose aussi profondément politique. Alors, mon rôle serait difficile ; je ne suis pas encore assez avancé dans la vie pour savoir taire mes sentiments. J’ai donc mis votre lettre sous enveloppe et je l’ai adressée à votre amie, en lui disant que je l’avais gardée en son absence, mais que l’accueil que m’avait fait M. C… me dispensait d’aller l’importuner pour un intérêt personnel. Madame Barrot a gardé le silence huit jours ; puis, hier, j’ai reçu une invitation d’aller à ses soirées. J’irai pour ne pas refuser, mais avec l’intention de n’y être qu’un indifférent. Je vous devais compte de cela, madame, puisque vous aviez eu la bonté de me servir d’introductrice, et j’espère que vous m’approuverez en cette circonstance.

Adieu, madame ; je suis si occupé, si gravement entraîné dans plus d’un orage, que je compte sur votre bienveillante amitié pour excuser toutes mes irrégularités. J’aurais dû aller vous voir à Saint-Cyr ; je devrais avoir plus de sept minutes à consacrer à cette lettre, qui ne vous dira jamais assez combien je vous suis attaché et dévoué.

xxxviii.

à la même.

Paris, vendredi matin, novembre 1830.
Madame,

J’ai encore le regret de vous prévenir que je ne puis aller demain à Saint-Cyr. Je m’étais bercé toute la semaine de ce doux espoir, et voilà qu’hier au soir je reçois une lettre