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correspondance.

conçois et qui viennent trop en foule pour que je fasse tout.

xxxvii.

à madame zulma carraud, à saint-cyr.

Paris, 15 octobre 1830.

Attachez-vous à l’École polytechnique, car il est à peu près certain que Saint-Cyr sera détruit. Voilà le bulletin pour aujourd’hui.

Vous m’avez fait du bien en m’apprenant que le capitaine va mieux : depuis la dernière fois que je l’ai vu, sa situation et son image me revenaient comme des fantômes. Voilà ce que c’est que d’être susceptible d’attachement, et de conserver une pudeur qui vous empêche de dire aux gens combien on les aime ; on perd tous les bénéfices de l’amitié et l’on en garde tous les malheurs !

Vous m’écrivez bien peu. Si vous saviez combien de misère m’entoure et de combien de courage il faut que je m’arme, soit pour vivre, soit pour travailler, vous seriez plus prodigue des mots consolateurs. C’est quelque chose que de s’entendre dire : « Courage ! allons ! »

Votre note a été remise en mains utiles ; mais j’ai à ce sujet à vous dire des choses qui ne doivent pas se confier au papier.

Quant à l’affaire du Temps, elle est très-délicate ; je n’obéis guère aux préjugés pour estimer un homme ; mais j’avoue qu’en voyant M. C… et en l’examinant, j’en ai pensé tout le mal qu’on en dit. J’ai considéré la fortune de M. Odilon Barrot comme fortement compromise, et j’ai