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correspondance.

j’ai vu la trahison de la Mode ! Si vous pouviez me trouver pour la Silhouette un sujet aussi fécond que celui de la Vie élégante et me laisser un peu le temps de le cuver, vous verriez !… Oh ! oh ! oh !

Votre Silhouette est bien avec les caricatures de la semaine. C’est une heureuse idée. Mais vous vous tuez en donnant de mauvaises caricatures. C’est une bonne chose que de composer le numéro avec l’explication des lithographies et cet article : Caricatures hebdomadaires. Vous devriez faire faire, par un homme spirituel, un compte rendu des événements, comme le fait le Journal rose, en prenant d’autres faits que lui, et avec cela un article spécial sur les arts, la critique d’un tableau, d’un livre, d’une gravure, etc. Vous auriez une configuration excellente et vous devriez n’en pas sortir (conseil d’ami). Vous savez qu’un bon conseil vaut un œil dans la main et ne se paye jamais. Un bon conseil est une idée, et une idée est une fortune.

Venez passer ici trois ou quatre jours, nous aurons la liberté de deux Iroquois qui n’ont que la même case et le même gibier. J’ai ici une esclave comme ma Flore de Paris. À propos, vos Esclaves du sérail sont bien bêtes. Dites donc à celui qui a commenté la caricature qu’on ne fait jamais de plaisanteries qui fassent rire si elles ne portent pas sur le vrai. Il est plus facile de faire rire de l’homme qu’on mène pendre que d’un fœtus. Si Voltaire a été si spirituel, c’est qu’il appuyait ses plaisanteries sur Dieu, sur la Bible, sur Ja société.

Ah ! que les caricatures de Monnier sont spirituelles : un Souvenir d’Alger est admirable, Dieu veuille que sa prévi-