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correspondance.

être innocent à l’audition des crimes, à la peinture de tout malheur, à la lecture de Juvénal, de Rabelais, de Perse, de Boileau ; car je crois que, plus tard, vous vous seriez réconciliée avec lui, en lisant quelques leçons fortes, quelques plaidoyers vigoureux en faveur et de la vertu et de la femme ; mais comment vous reprocher une répugnance qui fait votre éloge ! comment vous en vouloir d’être de votre sexe ! Je vous demande donc humblement pardon de cet outrage involontaire contre lequel je m’étais prémuni, s’il vous en souvient, et je vous supplie de croire que le jugement le plus rigoureux que vous ayez porté sur cette œuvre ne pourra jamais altérer en rien la sincérité de l’amitié que vous m’avez permis de vous porter.

Et daignez en agréer les témoignages nouveaux, car je vous assure que le sentiment vrai conçu par un ami, sur une action qu’il croit blâmable, ne peut que resserrer les liens de l’estime et de la confiance.

xxxiii.

à la même.

Paris, 14 avril 1830.
Madame

Vous m’avez tenu rigueur à désespérer ! Je ne sais rien de tout ce qui se passe d’heureux ou de malheureux à Saint-Cyr, de manière que je n’ai pu sympathiser avec vous que de la manière la plus vague et comme un homme qui travaillait jour et nuit à soutenir sa malheureuse existence. L’encre, les plumes et le papier me font