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correspondance.

premier volume de la Physiologie a été refait tel qu’il est, du 1er septembre au 10 novembre 1829 ; car, le 10, l’Ite missa est sera dit.

Ne croyez pas que cette lettre soit une excuse ; je travaille aussi ardemment et d’une manière aussi suivie qu’aucune créature humaine le puisse faire ; mais je ne suis que le très-humble serviteur de la muse, et cette catin-là a des moments d’humeur.

Ne vous désespérez pas ; car, le 15, je vous dirai franchement sur quoi vous pouvez compter. Ce n’est qu’alors que j’aurai sondé l’étendue de la plaie, dans le second volume.

Tout à vous.

xxxii.

à madame zulma carraud, à saint-cyr.

Paris, 1830.

Le sentiment de répulsion que vous avez éprouvé, madame, à la lecture des premières pages du livre que je vous ai apporté[1], est trop honorable pour vous et trop délicat pour qu’aucun esprit ; fût-ce celui de l’auteur, puisse s’en offenser. Il prouve que vous n’appartenez pas à un monde de fausseté et de perfidie, que vous ne connaissez pas une société qui flétrit tout et que vous êtes digne de la solitude où l’homme devient toujours si grand, si noble et si pur.

Il est peut-être malheureux pour l’auteur que vous n’ayez pas résisté à ce premier sentiment qui saisit tout

  1. La Physiologie du Mariage.