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CONTES DROLATIQUES.

à elle de braves capitaines, archers et seigneurs, curieux de la servir en tout poinct. Elle n’avoyt qu’ung mot à souffler, à ceste

fin d’occire ceulx qui faisoyent les faschez. Une desconficture

Gustave Doré Contes drolatiques page 16
Gustave Doré Contes drolatiques page 16

d’hommes ne luy coustoyt qu’ung gentil soubrire ; et, souventes foys, ung sire de Baudricourt, capitaine du Roy de France, luy demandoyt s’il y avoyt, ce iour-là, quelqu’un à tuer pour elle, par manière de raillerie à l’encontre des abbez. Sauf les potentats du hault clergié, avecques lesquels madame Impéria accommodoyt finement ses ires, elle menoyt tout à la baguette, en vertu de son cacquet et de ses fassons d’amour, dont les plus vertueux et insensibles estoyent enlassez comme dans de la glue. Aussy vivoyt-elle chérie et respectée autant que les vrayes dames et princesses et l’appeloyt-on Madame. A quoy le bon empereur Sigismond respondoyt à une vraye et preude femme qui se plaignoyt de ce : – Que, elles, bonnes dames, conservoyent les costumes saiges de la saincte vertu, et madame Impéria les tant doulx erremens de la déesse Vénus. Paroles chrestiennes dont se chocquèrent les dames, bien à tort.