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CONTES DROLATIQUES.

le surplus n’est point le subject de ce conte. Ie me réserve de dire ailleurs comme s’y print le légat pour espongier les péchez de la chouse, et le gentil mot de nostre Royne des Marguerites, laquelle mérite une niche de saincte en ces Dixains, elle qui, première, feit de si beaux contes. Les moralités de cettuy sont de facile entendement.

En prime enseignement, les roys ne doibvent point se laisser prendre en guerre plus que leur archétype au ieu du sieur Palamedes. Mais, de ce, il conste que ce est une bien calamiteuse et horrificque playe tombée sur le populaire que la captivité de son Roy. Si c’eust esté une royne, ou mesmes une princesse, quel pire destin ! Mais aussy ie cuyde que, voire chez les cannibales, la chouse n’advindroyt point. Y ha-t-il iamais raison d’emprisonner la fleur d’ung royaulme ? Ie pense trop bonnes diableries de Astaroth, Lucifer et aultres, pour imaginer que, eulx régnant, ils voulussent musser la ioie de tous, la lumière bien faisante à quoy se chauffent les paouvres souffreteux. Et besoing estoyt que le pire des diables, id est une vieille meschante femme héréticque se rencontrast en ung throsne, pour detenir la iolie Marie d’Escosse à la honte de tous les chevaliers de la chrestienté, lesquels debvroyent estre advenus, tous sans assignation, aux pieds de Fotheringay, n’en laissant aulcune pierre.