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huit cents francs, dont cent pour la lingère ; mais l’Anglais veut le paiement à l’instant. Il part ; il n’a même pas le temps d’aller chez le fils du proviseur.

Celui-ci tire sa bourse ; elle contient soixante francs, mais ce n’est rien. L’infortunée lingère offre les sept cents francs, l’Anglais part, et le jeune homme doit en rentrant chez lui rembourser huit cent fr. ; il offre d’emmener une demoiselle, l’on s’y refuse : ne laissait-il pas les crayons pour gage ?

Qui, diable, verrait le piége ! Quelle finesse d’aperçus, quel savoir dans les combinaisons ! La lingère s’applaudissait d’avoir gagné cent francs à garder des crayons pendant six jours.

On passe chez le jeune homme, il n’y était pas : il ne vient plus, on s’inquiète, on y retourne, il est parti.

La lingère conçoit des craintes vagues ; mais elle se disait : « J’ai pour quinze cents francs de crayons ! »

Au bout d’un mois elle fait venir un