Page:Balzac - Code des gens honnêtes.djvu/282

Cette page a été validée par deux contributeurs.

sur le papier, comme dans les discours d’un philanthrope économiste, le Mont-de-Piété joue un beau rôle !

Institution utile et secourable, il offre au négociant embarrassé dans ses affaires, au marchand obligé de réaliser des fonds dans un court délai, une ressource toujours prête. Le malheureux y trouve un secours nécessaire : ses enfants lui demandent du pain, aussitôt le Mont-de-Piété lui prête de l’argent, en échange de quelque objet inutile ; et puis, que d’avantages réels ! on retire son dépôt dès qu’on le veut ; le Mont-de-Piété prête à un intérêt très-modique ; on est inconnu du prêteur, on n’a jamais à rougir de la démarche que l’on fait ; jamais on n’est exposé à un refus ; la caisse du Mont-de-Piété enfin est pour la France entière la bourse d’un ami.

Tout cela est beau, très-beau ; malheureusement, lorsqu’on en vient à l’application, tout est changé.

Le Mont-de-Piété prête, il est vrai, à un intérêt assez modique ; mais d’abord il