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Cette requête est censée être présentée aux juges, qui ne la lisent jamais, par votre avoué qui, dans ce cas, est votre représentant, votre parrain.

Cette requête se signifie d’avoué à avoué, et jamais aux parties ; elle les enflammerait par trop. De manière que s’il y a dix parties, il y a dix copies de la requête et dix significations de cette requête : il existe une minute que garde votre avoué. Cette minute, qui reste au dossier, s’appelle la grosse. Ce surnom, vous le prendriez pour un quolibet, un calembour, s’il vous était donné de voir la grosse. Cette grosse consiste en feuilles de papier timbré du grand calibre, sur lesquelles vos raisons sont déduites, selon l’ordonnance, à vingt lignes par feuille et à cinq syllabes par ligne.

Chaque feuille s’appelle un rôle, et ce rôle de la grosse se paie deux francs pour l’éloquence seulement ; car le papier et la signification sont à part.

Nous avons vu des requêtes de deux