Page:Balzac - Code des gens honnêtes.djvu/224

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Une fois que l’on dit à un homme : « Voilà du galon d’argent pour broder votre habit, n’en mettez que sur les paremens ou au collet, prenez la bobine, le bobinet est à discrétion, » les passions, les envies de femmes grosses, tout arrive en foule, et alors on met du galon sur toutes les coutures ; puis un beau matin la bobine est sèche comme un clou.

C’est votre bourse qui est la bobine ! Le législateur a dit aux notaires et aux avoués : « Vous prendrez du galon. » Le proverbe est venu ; et depuis ce temps nos rois, à compter de Charles IX, et dès l’ordonnance de Moulins, ont toujours combattu vainement ce proverbe.

Ce que les rois de France et les tarifs n’ont pas pu faire, nous l’essaierons, et nous allons tâcher de dévoiler les ruses de certains officiers ministériels. Hélas ! ils lèvent leurs contributions si légalement, et avec une telle adresse, qu’il a fallu bien des années pour faire ce traité. Heu-