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en montrant Schmucke qui regardait dans la cour une dernière fois les fenêtres de l’appartement.

— Oui, l’affaire est dans le sac ! répondit Fraisier. Vous pourrez marier sans crainte votre petite-fille à Poulain, il sera médecin en chef des Quinze-Vingts.

— Nous verrons ! Adieu, monsieur Fraisier, dit le juge de paix avec un air de camaraderie.

— C’est un homme de moyens, dit le greffier, il ira loin, le mâtin !

Il était alors onze heures, le vieil Allemand prit machinalement le chemin qu’il faisait avec Pons en pensant à Pons ; il le voyait sans cesse, il le croyait à ses côtés, et il arriva devant le théâtre d’où sortait son ami Topinard, qui venait de nettoyer les quinquets de tous les portants, en pensant à la tyrannie de son directeur.

Ah ! foilà mon avvaire ! s’écria Schmucke en arrêtant le pauvre gagiste. Dobinart, ti has ein lochemand, toi ?

— Oui, monsieur.

Ein ménache ?

— Oui, monsieur.

Beux-du me brentre en bansion ? Oh ! che bayerai pien, c’hai neiffe cende vrancs de randes… ed che n’ai bas pien londems à fifre… Che ne te chénerai boint… che manche de doud !… Mon seil pessoin est te vîmer ma bibe… Ed gomme ti ès le seil qui ait bleuré Bons afec moi, che d’aime !

— Monsieur, ce serait avec bien du plaisir ; mais d’abord figurez-vous que M. Gaudissard m’a fichu une perruque soignée…

Eine berruc ?

— Une façon de dire qu’il m’a lavé la tête.

Lafé la dêde ?

— Il m’a grondé de m’être intéressé à vous… Il faudrait donc être bien discret, si vous veniez chez moi ! mais je doute que vous y restiez, car vous ne savez pas ce qu’est le ménage d’un pauvre diable comme moi…

Ch’aime mieux le baufre ménache d’in hôme de cuier qui a bleuré Bons, que les Duileries afec des hômes à face de digres ! Ché sors de foir des digres chez Bons qui font mancher dut !