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pour nous servir d’une expression de Buffon, ne tarde pas à se remuer, et ses anguleux contours vous déchirent.

Cette description d’un genre d’êtres tout particulier, que nous ne vous souhaitons pas de heurter en cheminant ici-bas, vous offre une image de ce que sera votre femme pour vous. Chacun des sentiments les plus doux que la nature a mis dans notre cœur deviendra chez elle un poignard. Percé de coups à toute heure, vous succomberez nécessairement, car votre amour s’écoulera par chaque blessure.

C’est le dernier combat, mais aussi, pour elle, c’est la victoire.

Pour obéir à la distinction que nous avons cru pouvoir établir entre les trois natures de tempéraments qui sont en quelque sorte les types de toutes les constitutions féminines, nous diviserons cette Méditation en trois paragraphes, et qui traiteront :

§ I. DE LA MIGRAINE.

§ II. DES NÉVROSES.

§ III. DE LA PUDEUR RELATIVEMENT AU MARIAGE.



§ I. — DE LA MIGRAINE.


Les femmes sont constamment les dupes ou les victimes de leur excessive sensibilité ; mais nous avons démontré que, chez la plupart d’entre elles, cette délicatesse d’âme devait, presque toujours à notre insu, recevoir les coups les plus rudes, par le fait du mariage. (Voyez les Médiations intitulées : Des prédestinés et De la Lune de Miel.) La plupart des moyens de défense employés instinctivement par les maris ne sont-ils pas aussi des piéges tendus à la vivacité des affections féminines ?

Or, il arrive un moment où, pendant la guerre civile, une femme trace par une seule pensée l’histoire de sa vie morale, et s’irrite de l’abus prodigieux que vous avez fait de sa sensibilité. Il est bien rare que les femmes, soit par un sentiment de vengeance inné qu’elles ne s’expliquent jamais, soit par un instinct de domination, ne découvrent pas alors un moyen de gouvernement dans l’art de mettre en jeu chez l’homme cette propriété de sa machine.

Elles procèdent avec un art admirable à la recherche des cordes qui vibrent le plus dans les cœurs de leurs maris ; et, une fois qu’elles en ont trouvé le secret, elles s’emparent avidement de ce principe ; puis, comme un enfant auquel on a donné un joujou mécanique dont le ressort irrite sa curiosité, elles iront jusqu’